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Un Républicain de Guingamp

Site de Philippe LE ROUX, ancien Délégué de la quatrième circonscription des Cotes-d'Armor et Conseiller chargé des grands projets auprès de la Direction de l'UMP

Pride des banlieues : "Le mouvement LGBT est débordé par un identitarisme radical"

Publié le 3 Juin 2022 par Christine Le Doaré - Marianne in Edito

Ce 4 juin 2022 se tiendra une Pride des banlieues, à Saint-Denis (93) avec pour objectif de lutter contre le « cumul de discriminations » : sexisme, racisme, islamophobie, violence policière, mal-logement… Christine Le Doaré, militante féministe et pour les droits des personnes LGBT de longue date, dénonce une manifestation qui fait, en réalité, passer la lutte contre les LGBTphobie au dernier plan.

La première contre-marche des fiertés a eu lieu à Saint-Denis le 6 juin 2019. Une marche alternative à celle de l’Inter-LGBT, dite des banlieues, mais en réalité de la seule Saint-Denis, et qui porte des revendications anticapitalistes et contre le « racisme et l’islamophobie d’État ».

En juin 2021, un collectif d’une quinzaine de groupuscules déclarait avoir rompu avec « une Inter-LGBT quasiment entièrement blanche » accusée de pratiquer des formes d’homonationalisme. Ce collectif reprochait aussi à l’Inter-LGBT la présence dans le cortège d’entreprises et de Flag, une association de policiers et policières. Il s’opposait à la loi de respect des principes républicains ainsi qu’à la loi de bioéthique instaurant la PMA pour toutes au prétexte que les trans sont exclues du dispositif. Contresens absolu selon moi que de combattre, au nom des personnes LGBT, une loi prise pour lutter contre l’islam politique et le communautarisme qui compromettent sérieusement les droits et libertés des femmes et des personnes homosexuelles.

Cette année encore des LGBTQIA+ appellent à un rassemblement le 4 juin, toujours à Saint-Denis pour lutter contre « un cumul de discriminations et l’application du droit à l’habitat décent ». Alors à quoi peut-on s’attendre cette année ? Dans une logique de convergence intersectionnelle des luttes, on peine à repérer ce qui relève de la lutte contre les discriminations et violences à raison de l’orientation sexuelle ou identité de genre.

« Une manifestation identitaire, à la gauche de la gauche. »

La liste des personnes que cette marche inclusive entend défendre est longue comme le bras, des neuro-atypiques aux handis en passant par les précaires, les « travailleur.euses du sexe », les sans-papiers, les trans… mais jamais les mots « homosexuel », « lesbienne » ou « gay » ne sont mentionnés. La liberté d’orientation sexuelle, un droit fondamental ? A priori, ça ne leur parle pas. En revanche, l’« islamophobie », la répression policière et le mal-logement sont des priorités.

Une manifestation identitaire, à la gauche de la gauche, contre le capitalisme, le colonialisme, le « racisme d’État », « l’islamophobie d’État » et dans laquelle on peut sûrement trouver quelques personnes LGBT. Une marche inspirée par les queers américains biberonnés au relativisme culturel et au multiculturalisme. Étonnant de trouver cette année, à la traîne des signataires que l’on peut qualifier d’islamo-gauchistes, Aides et Le Centre LGBT Paris IDF.

Une instrumentalisation politique des revendications LGBT à laquelle se prêtent des militants radicalisés et de plus en plus coupés des populations qu’ils sont censés défendre. Le mouvement LGBT déjà versé dans le relativisme culturel, le wokisme et la cancel culture, est malgré tout débordé par un identitarisme encore plus radical. C’est inquiétant.

Islamo gauchistes

Et ce n’est pas non plus dans cette marche que les lesbiennes vont pouvoir interroger l’instrumentalisation du corps des femmes dans la prostitution ou dans la GPA, encore moins les attaques de féministes par des trans activistes radicaux.

Selon moi, cette contre-marche LGBTQIA+, au lieu de militer en faveur des personnes homosexuelles et des trans, nous met encore plus en danger, nous associant à une culture anti-démocratique de l’outrance et de la censure, en nous livrant aux islamo-gauchistes complaisants avec l’islam politique.