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Un Républicain de Guingamp

Site de Philippe LE ROUX, ancien Délégué de la quatrième circonscription des Cotes-d'Armor et Conseiller chargé des grands projets auprès de la Direction de l'UMP

Impôts sur la fortune : les Norvégiens fortunés fuient leur pays

Publié le 19 Décembre 2022 par Dominique Dewitte - Business AM

Un impôt sur la fortune nette introduit par le gouvernement norvégien de centre-gauche s’est retourné contre lui. Plus de 30 des Norvégiens les plus riches ont fui en Suisse et dans d’autres pays cette année.

Les impôts sur la fortune fonctionnent rarement.

Lorsque l’ex-président français François « Je n’aime pas les riches » Hollande s’est ouvertement retourné contre les riches au début de son mandat en 2012 avec une supertaxe - abrogée par la suite - sur les grosses fortunes, 10.000 millionnaires français ont fui le pays.

Les riches partent ou se tournent vers les avocats fiscalistes

L’essentiel : Selon les chiffres du registre de la population, au moins 30 milliardaires et millionnaires norvégiens ont quitté le pays en 2022. Plus de 800 personnes riches ont été incitées à se tourner vers des avocats fiscalistes.

L’un d’eux est Kjell Inge Røkke, qui a fait fortune dans la pêche et était encore le Norvégien le plus riche en 2018. Il réside désormais à Lugano, en Suisse. Sa fortune est aujourd’hui estimée à 4,7 milliards de dollars par le magazine économique Forbes.

Selon Ole-Andreas Elvik Næss, de la Norwegian School of Economics, en déménageant, M. Røkke a économisé 10 milliards de couronnes norvégiennes (soit 950 millions d’euros) d’impôt sur les plus-values potentielles liées à la croissance de son patrimoine.

Suisse, Chypre, Italie

Les conséquences :  Les riches Norvégiens qui partent ont tendance à se diriger vers la Suisse, mais Chypre, l’Italie et le Canada sont également des destinations privilégiées.

Le groupe de Norvégiens fortunés qui a quitté le pays pour la Suisse cette année disposait d’une fortune cumulée de 29 milliards de couronnes norvégiennes (2,7 milliards d’euros) et a payé 550 millions de couronnes norvégiennes (52 millions d’euros) d’impôts, selon les déclarations fiscales accessibles du pays.

Cet « exode des riches » devrait se poursuivre, selon les Norvégiens fortunés et les conseillers fiscaux, car tous s’inquiètent des impôts qui, selon eux, nuisent à la compétitivité du pays.

Sur tout patrimoine supérieur à 162.500 euros

Quel est le problème ? L’impôt norvégien sur la fortune est prélevé sur toute fortune nette supérieure à 162.500 €. Cela à un taux de 1,1 % pour les très riches.

Comme l’État norvégien calcule l’impôt sur la valeur du bilan des entreprises, il oblige les propriétaires à verser des dividendes importants, voire à vendre une partie de l’entreprise.

C’est le cas de Fredrik Haga, dont la fortune, estimée à 1 milliard de dollars, repose en grande partie sur sa société de données de cryptomonnaies, Dune. Selon le Financial Times, lui aussi fait enregistrer son déménagement de Norvège en Suisse. « Il ne s’agit pas de ne pas payer d’impôts. Il s’agit de payer des impôts sur de l’argent que je n’ai pas », déclare Haga.

La classe moyenne finit par en payer le prix

Et ensuite ? Les politiciens ont généralement peu ou pas de contacts avec le monde des affaires. En revanche, ils excellent dans l’élaboration de règlements et la création de nouvelles taxes. Les conséquences ne sont visibles que plus tard. Les politiques de gauche sont également très demandées chez nous. Mais plus les riches quittent un pays, plus la classe moyenne doit contribuer pour compenser les sommes qui sont parties à l’étranger.

Selon un expert fiscal du groupe de réflexion norvégien Civita, « le système oblige les propriétaires à demander à leur entreprise des dividendes, qui sont parfois plus importants que les bénéfices. Cela réduit considérablement la volonté d’investir dans les entreprises. »