Le tribunal correctionnel de Nanterre a relaxé jeudi l'ex-secrétaire d'Etat Rama Yade dans son procès pour faux, usage de faux et inscription indue sur une liste électorale à Colombes (Hauts-de-Seine), où elle est élue d'opposition.
Le parquet avait requis une amende de 5.000 euros mais pas de peine d'inéligibilité. La justice soupçonnait la vice-présidente de l'UDI de Jean-Louis Borloo, 36 ans, d'avoir triché à deux reprises sur sa domiciliation pour pouvoir conserver son inscription sur la liste électorale.
D'abord en décembre 2009, lorsqu'elle a fourni l'adresse de sa permanence. Puis deux ans plus tard quand, après avoir été radiée d'office de cette liste, elle a tenté de se faire réinscrire en déclarant avoir emménagé dans un appartement de la ville.
La présidente de la 15e chambre correctionnelle, Isabelle Prevost-Desprez, a notamment estimé que Mme Yade n'avait pas fait de "déclarations frauduleuses"
Rama Yade était absente lors du prononcé du jugement. "Elle est extrêmement heureuse de cette décision qui confirme sa bonne foi et ce qu'elle dit depuis le début", a réagi son avocat, Me Antonin Lévy, qui venait de la joindre par téléphone.
A la barre, le 28 février, l'élue régionale et municipale, enceinte, avait nié toute volonté de tromperie et dénoncé une "instrumentalisation de la justice à des fins politiques par des gens peu recommandables", faisant notamment référence à l'un de ses adversaires, le maire (PS) de Colombes, Philippe Sarre.
L'enquête préliminaire, qui a débouché sur ce procès, avait été ouverte à la suite d'un signalement de l'édile socialiste auprès du parquet en décembre 2011, après la radiation de Mme Yade, quelques mois avant les élections législatives.
A l'époque, l'intéressée, candidate dans la 2e circonscription des Hauts-de-Seine (Asnières-Colombes-sud), avait invoqué un "simple changement de bureau de vote consécutif à un changement d'adresse".