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Un Républicain de Guingamp

Site de Philippe LE ROUX, ancien Délégué de la quatrième circonscription des Cotes-d'Armor et Conseiller chargé des grands projets auprès de la Direction de l'UMP

Ingrid Betancourt est libre

Publié le 3 Juillet 2008 par Philippe LE ROUX - Délégué de la Circonsription in International

L'armée colombienne a libéré mercredi dans le sud-est de la Colombie l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, trois Américains et onze militaires colombiens détenus par la guérilla des Farc, lors d'une opération d'infiltration soigneusement planifiée.

Les otages, dont Ingrid Betancourt détenue depuis plus de six ans par les rebelles et les trois Américains ont été libérés au cours d'une opération héliportée de l'armée,

 

"Je remercie le président Uribe d'avoir pris ce risque, je sais que cela a du être un moment très difficile parce que l'opération était très risquée mais elle s'est déroulée de manière impeccable", a affirmé quelques heures après avoir recouvré la liberté Ingrid Betancourt.

 

Ingrid Betancourt, souriante et vêtue d'un treillis militaire, ses longs cheveux noués sur la nuque, est descendue la première de l'avion qui l'amenait à Bogota et s'est jetée dans les bras de sa mère, Yolanda Pulecio, puis dans ceux de son mari, Juan Carlos Lecompte.

 

Parmi les premières réactions des familles, Lorenzo Delloye, le fils d'Ingrid Betancourt, s'est exclamé en apprenant à Paris la nouvelle: "C'est une immense joie, une joie indescriptible. Je n'arrive pas à y croire".

Ingrid est "parfaite et lucide", a de son côté déclaré rayonnant son mari actuel Juan Carlos Lecompte. La "libération d'Ingrid répond à un sentiment tellement fort que les mots n'arrivent pas la décrire", a-t-il ajouté.

"Elle est simplement un peu maigre", a ajouté en souriant M. Lecompte qui a toutefois reconnu avoir été surpris par l'excellent état de santé apparent de son épouse.

 

Sarkozy a déployé tous ses efforts pour la libération d'Ingrid Betancourt

Le président Nicolas Sarkozy a déployé des efforts tous azimuts et usé de toute sa persuasion pour la libération d'Ingrid Betancourt.

Si cette opération, qualifiée de "très brillante" par M. Sarkozy, a été menée uniquement par les Colombiens, la libération d'Ingrid Betancourt a toujours été une des "priorités" affichées par M. Sarkozy, au même titre que celle des infirmières bulgares, libérées en juillet dernier de leurs geôles libyennes, ou celle encore attendue du soldat franco-israélien Gilad Shalit, retenu en otage par le Hamas à Gaza depuis plus de deux ans.

Depuis son élection, en mai 2007, Nicolas Sarkozy a déployé de nombreux efforts en faveur d'Ingrid Betancourt. Mais comme il l'a souligné mercredi soir lors d'une allocution télévisée de l'Elysée, "des déceptions, il y en a eu", au cours de ces derniers mois, notamment lors d'une tentative française pour récupérer l'otage, en avril.

A la suite d'informations faisant état d'un état de santé alarmant d'Ingrid Betancourt, un avion médicalisé avait été envoyé par la France en Colombie. Mais devant la fin de non-recevoir des Farc, la mission était annulée quelques jours plus tard.

Un mois auparavant, la mort de Raul Reyes, numéro 2 des Farc, tué lors d'une incursion militaire de l'armée colombienne en Equateur, avait déjà, selon le président équatorien Rafael Correa, fait échouer la libération programmée de onze otages, dont celle d'Ingrid Betancourt.

A deux reprises, M. Sarkozy a envoyé des messages aux Farc leur demandant de libérer leurs otages. Le 6 décembre 2007, il en avait appelé aux sentiments humanitaires des guérilleros colombiens pour "sauver une femme en danger de mort", dans deux messages enregistrés, l'un, à la radio pour les otages, l'autre, à la télévision pour Manuel Marulanda (chef des Farc décédé depuis).

M. Sarkozy avait pris cette initiative peu après la publication de "preuves de vie" de 16 des otages, dont une lettre pathétique d'Ingrid Betancourt et une vidéo la montrant à bout de forces.

Le 1er avril, dans un nouveau message vidéo, il en avait à nouveau appelé au chef des Farc pour qu'il relâche Ingrid Betancourt, "en danger de mort imminente".

Le chef de l'Etat a également entretenu des relations régulières avec Hugo Chavez, le président vénézuélien. M. Chavez avait été reçu à l'Elysée par M. Sarkozy le 20 novembre 2007. Malgré la désapprobation de M. Uribe, M. Sarkozy avait encore demandé, début mai, à son homologue vénézuélien, de poursuivre sa médiation en faveur des otages.

Ces derniers mois, la France, qui s'est toujours montrée discrète sur les négociations, a envoyé à plusieurs reprises des émissaires en Colombie, notamment Claude Guéant, le secrétaire général de l'Elysée, ou Bernard Kouchner, le ministre des affaires étrangères.

Enfin, ces efforts de Nicolas Sarkozy faisaient suite à ceux de son prédécesseur Jacques Chirac, et de l'ancien premier ministre Dominique de Villepin. Ingrid Betancourt les a d'ailleurs remerciés tous les trois mercredi, dans une adresse en français.

 

Ingrid Betancourt salue "une opération de paix" pour la libérer des Farc

L'intervention menée par l'armée colombienne pour libérer un groupe d'otages détenus par la guérilla des Farc, "va entrer dans les annales de l'histoire", a déclaré mercredi soir la franco-colombienne Ingrid Betancourt, en parlant d'"une opération de paix".

"Cette opération de paix va entrer dans les annales de l'histoire, pas seulement la notre mais celle du monde entier", a affirmé Ingrid Betancourt dans une déclaration radiotélévisée transmise depuis le palais présidentiel où s'était exprimé peu auparavant le président colombien Alvaro Uribe.

Ingrid Betancourt a également émis l'espoir que sa libération mercredi soir et celle d'autres otages colombiens et de trois ex-agents anti-drogue américains puissent "ouvrir le chemin de la paix".

Evoquant une opération militaire menée comme une "symphonie parfaite", l'ex-otage a remercié l'armée colombienne et s'est dite "fière d'être colombienne".

 

Les otages ont été libérés lors d'une opération de l'armée au cours de laquelle il a été possible d'infiltrer le premier cercle des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), celui qui a surveillé pendant les dernières années un important groupe d'otages".

Comme les otages séquestrés étaient divisés en trois groupes, l'armée, invoquant, grâce à ses agents infiltrés parmi les geôliers guérilleros, un faux ordre d'Alfonso Cano, le nouveau chef des Farc, a obtenu que les otages soient regroupés "soi-disant toujours sur ordre de Cano" par leurs gardiens dans un lieu du sud du pays, selon le ministre.

"Puis un hélicoptère qui, en réalité, appartenait à l'armée nationale et avait à son bord des membres des services secrets, a libéré les otages dans le lieu de regroupement", a précisé M. Santos.

"César", le chef des geôliers rebelles, et un autre guérillero qui se trouvaient dans l'hélicoptère, ont été immédiatement "neutralisés".

 

La presse française salue un succès d'Uribe et le volontarisme de Sarkozy

La presse française, "soulagée", se réjouit ce jeudi de la libération par l'armée colombienne d'Ingrid Betancourt, dans laquelle elle voit un succès personnel du président Alvaro Uribe tout en saluant les efforts déployés par son homologue français Nicolas Sarkozy.

"Le président colombien Uribe avait choisi de mener un combat implacable contre la guérilla marxiste (...) Ce combat a fait le succès du président qui bénéficie d'un soutien sans faille des Colombiens", explique ainsi François Sergent dans les colonnes de Libération.

"Il reste que la pression mise par Sarkozy a certainement convaincu le président colombien de tout faire pour libérer Ingrid", ajoute-t-il.

"L'engagement personnel et obstiné de Nicolas Sarkozy et celui de la diplomatie française ont contribué (...) à cette issue heureuse", écrit en écho Etienne Mougeotte Le Figaro, tout en reconnaissant lui aussi que "la fermeté du chef de l'Etat colombien a payé".

Même son de cloche dans Le Journal de la Haute-Marne. "Cette libération constitue incontestablement une victoire pour le gouvernement colombien partisan de la manière forte", affirme Patrice Chabanet, tout en soulignant que "la France a maintenu continuellement la pression sans laquelle le sort d'Ingrid Betancourt serait tombé aux oubliettes".

La Nouvelle République du Centre-Ouest est plus nuancée: "On ne jugera pas inutiles toutes les autres actions menées de toutes parts dans le même but", juge Jean-Pierre Bel.

Saluant la "stratégie payante" d'Uribe, Jean-Claude Kiefer (Les Dernières Nouvelles d'Alsace) rend néanmoins hommage à l'activisme "opiniâtre" de Nicolas Sarkozy.

Le Télégramme (Hubert Coudurier) est du même avis: "Au final, la diplomatie française devrait quand même s'enorgueillir de ce succès pour lequel elle n'a pas ménagé ses efforts".

 

Réactions

Le premier secrétaire du PS François Hollande a souligné jeudi le rôle de la diplomatie française dans la libération d'Ingrid Betancourt, une cause qui a dépassé "les clivages, les sensibilités".

"Heureusement qu'il y a des causes qui dépassent les clivages, les sensibilités", a déclaré M. Hollande sur France Info.

"je pense que la mobilisation de la France a sans doute contribué à faire que la Colombie s'est sentie engagée dans l'objectif" de la libérer, a-t-il ajouté. "La France y a contribué à sa place, la diplomatie française a joué son rôle, le président de la République - Jacques Chirac d'abord, Nicolas Sarkozy ensuite - s'est engagé au nom de la France", a ajouté le numéro un socialiste.

"Il y a des moments où l'on ne doit pas être mesquin, où l'on ne doit pas être dans la polémique ou dans le souci simplement de son camp"

 

Libération Betancourt: "la pression internationale ça marche" (Rama Yade)

La secrétaire d'Etat aux droits de l'homme, Rama Yade, a exprimé jeudi sa "joie", estimant que "la pression internationale, ça marche".

"Bonheur, joie, soulagement, quand Ingrid arrive si bien à trouver les siens, on peine à trouver les mots devant cette issue à laquelle on avait si peur de croire", a déclaré Mme Yade.

"La première leçon que je tire de cette libération, c'est que la pression internationale, ça marche", a-t-elle ajouté.

"Pour les otages, comme plus généralement pour les défenseurs des droits de l'homme dans le monde victimes de pratiques barbares, la meilleure défense c'est la pression internationale, c'est la lutte contre l'oubli", a-t-elle ajouté.

 

La famille d'Ingrid Betancourt salue le rôle de Sarkozy dans sa libération

La famille de l'ex-otage franco-colombienne Ingrid Betancourt, libérée mercredi, a salué le rôle crucial, selon elle, joué par le président de la République Nicolas Sarkozy dans sa libération.

"Je voudrais avant tout remercier le président, parce que vraiment depuis qu'il a pris les choses en main, tout s'est enclenché, et aujourd'hui maman est là", a déclaré sa fille Mélanie Delloye, lors d'une conférence de presse à l'Elysée, en présence de Nicolas Sarkozy.

"Je voudrais bien entendu remercier les autorités colombiennes pour ce qui a eu lieu", a-t-elle ensuite déclaré, la voix nouée par l'émotion.

"C'est le moment tant attendu. Avec toute ma famille, on manque de mots. On n'attend que le moment de serrer maman dans nos bras", a-t-elle ajouté.

Son frère, Lorenzo, a ensuite également salué le rôle du président dans la libération de sa mère. "Je voudrais d'abord remercier le président français Nicolas Sarkozy d'avoir vraiment fait tout son possible, et d'avoir réussi à arriver enfin à la libération de maman".

De son côté, le père de Lorenzo et Mélanie, Fabrice Delloye, a estimé que "sans le rôle joué par la France, on n'en serait pas arrivé là".

"Si, avec l'aide de Nicolas Sarkozy, le cas d'Ingrid n'avait pas été soulevé sur le plan international (...) le président Uribe n'aurait pas eu cette attention et cette prudence sur le dossier", a-t-il déclaré.

"Je remercie le président Uribe d'avoir permis tout cela mais tout cela a été fait en liaison avec la France, et la France a servi de garde-fou dans tout cela", a encore dit M. Delloye.

 

Ingrid Betancourt remercie Sarkozy, Chirac et Villepin

Ingrid Betancourt a remercié aussitôt après sa libération, le président Nicolas Sarkozy, son prédécesseur Jacques Chirac et son "ami" l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, dans une émouvante déclaration en français depuis Bogota.

"Je veux (...) dire merci au président Sarkozy qui a tant lutté pour moi, avec ma famille, mes enfants, avec maman, ma sœur", a dit Ingrid Betancourt, dans son message retransmis par les télévisions françaises.

"Mais je voudrais aussi remercier le président Chirac, qui nous a tendu la main dans les moments où lutter pour les otages en Colombie était politiquement inconvenant", a-t-elle ajouté.

" je voudrais aussi dire merci à mon ami Dominique de Villepin, que je porte dans mon affection, dans mon cœur, à sa femme Marie-Laure, parce que je sais qu'ils ont été avec ma famille, avec moi, pendant toutes ces années.

"Je vous aime, vous êtes avec moi, je vous porte dans mon sang je suis à vous. Merci la France", a-t-elle conclu.

"Je suis colombienne mais je suis française", avait auparavant déclaré l'ex-otage des Farc.

"Mon cœur est partagé. Je vous porte tous dans mon cœur, je vous remercie à tous de vos prières, je vous remercie du temps que vous m'avez consacré, je vous remercie des luttes que vous avez données pour ma défense, la protection et l'amour que vous avez donnés à mes enfants", a-t-elle dit.

"Je vais très vite être avec vous, je rêve d'être en France", a-t-elle ajouté.