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Un Républicain de Guingamp

Site de Philippe LE ROUX, ancien Délégué de la quatrième circonscription des Cotes-d'Armor et Conseiller chargé des grands projets auprès de la Direction de l'UMP

Henri Proglio, un nouveau patron pour EDF

Publié le 28 Septembre 2009 par Philippe LE ROUX - Délégué de la Circonsription in Point de Repère

Fils de commerçants d'origine italienne, Henri Proglio, qui va prendre les rênes d'EDF, est à la tête d'un des leaders mondial de l'eau depuis neuf ans, mais il n'en reste pas mois méconnu du grand public.

Entré à la Compagnie Générale des Eaux, il en a grimpé les échelons pendant près de trente ans jusqu'à devenir PDG du groupe, rebaptisé Veolia.

Mais l'homme, qui a fait son service militaire dans le renseignement, a refusé de figurer dans le "Who's Who", "un peu par discrétion, un peu par rébellion", dit-il.

Originaires du Piémont, ses parents sont "vendeurs des quatre saisons" sur le marché d'Antibes quand Henri naît le 29 juin 1949, une demi-heure après son frère jumeau René, aujourd'hui dirigeant de Morgan Stanley à Paris.

Enfant, Henri rêve d'être astronaute. Il fera l'école des Hautes études de Commerce (HEC), comme son frère, "parce que le voisin du dessus avait dit à mon père que c'était ce qu'il y avait de mieux", a-t-il raconté au Point.

Malgré ses convictions de droite, il s'y lie d'amitié avec Dominique Strauss-Kahn qu'il soutiendra plusieurs années plus tard, lorsque ce dernier est éclaboussé par l'affaire de la Mnef.

C'est en 1971 qu'Henri Proglio entre à la Générale des Eaux, en répondant à une petite annonce anonyme intitulée "Grand groupe de services recherche...".

"Quand j'ai reçu la réponse, j'ai cru que c'était ma facture d'eau", plaisante-t-il.

Recruté comme simple stagiaire, M. Proglio va grimper chaque échelon de la Générale des Eaux, jusqu'à en prendre la tête. Il y croise Michel Roussin, ancien de la DGSE, et futur directeur de cabinet de Jacques Chirac à la Mairie de Paris.

Il réussit à sortir indemne des turbulences de l'ère Jean-Marie Messier (qui rebaptisera l'entreprise en Vivendi).

En 2000, M. Proglio prend la tête de la branche environnement de Vivendi, qui rassemble les activités eau, transport, propreté et énergie. Deux ans plus tard, Vivendi Environnement prend son indépendance puis devient Veolia.

A la tête du nouveau groupe membre de l'indice CAC 40, M. Proglio entretient des rapports tumultueux avec les analystes financiers, dont il fustige la vision à court terme.

Mais ses relations politiques se portent pour le mieux : il a ses entrées à l'Elysée où Jacques Chirac l'invite régulièrement.

En 2004, ce dernier lui propose de prendre la présidence d'EDF, ce qu'Henri Proglio refuse par amitié pour le PDG sortant, François Roussely, qui souhaite être reconduit.

En plein débat sur le contrat première embauche (CPE), M. Proglio se voit confier par le gouvernement une mission sur l'"insertion des jeunes sortis de l'enseignement supérieur". Dans un rapport remis en 2006, il appelle les entreprises à faire du CDI la "forme normale d'embauche".

L'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée n'entame pas sa cote, bien au contraire : il se trouve au Fouquet's le soir de l'élection du nouveau président.

Le chef de l'Etat confie une mission sur la formation professionnelle des jeunes à ce patron favorable à "la discrimination au mérite". Très tôt, la presse cite son nom comme éventuel successeur de Pierre Gadonneix à la tête d'Electricité de France (EDF).

Veuf, père de deux filles, Henri Proglio se dit passionné par la cuisine italienne, "les voitures, la vitesse, la compétition".

 

Les grands chantiers qui attendent le nouveau PDG d'EDF

Le nouveau PDG d'Electricité de France (EDF), dont le nom sera connu dimanche soir, aura à gérer les nombreux chantiers du premier producteur d'électricité en Europe.

 

ACQUISITIONS

Le rachat de l'opérateur de centrales nucléaires British Energy a été définitivement bouclé en janvier mais il reste à finaliser son intégration dans le groupe. EDF doit aussi mener à bien son objectif de construire quatre  réacteurs nucléaires de type EPR au Royaume-Uni.

L'acquisition de la moitié des activités nucléaires de l'américain Constellation n'est elle pas encore bouclée. EDF espère obtenir les autorisations des autorités américaines d'ici à la fin de l'année.

Reste enfin le numéro deux belge de l'électricité SPE, dont l'acquisition a été annoncée en mai. Un ministre belge a demandé une enquête de la Commission européenne sur cette prise de contrôle.

 

LA DETTE

Au 30 juin 2009, la dette du groupe s'élevait à 36,8 milliards d'euros. Elle a plus que doublé en un an et demi, essentiellement en raison des acquisitions internationales.

Pour réduire l'endettement, le PDG Pierre Gadonneix avait annoncé en février un plan de ventes d'actifs de 5 milliards d'euros.

Parmi les cessions évoquées par la presse, figurent la filiale française de transport d'électricité, RTE, ou le réseau britannique de distribution d'électricité.

 

EPR

Le PDG d'EDF aura la charge de veiller au bon déroulement du chantier du réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), censé s'achever en 2012. Un second EPR devra ensuite être construit à Penly (Seine-Maritime).

Du bon déroulement de ces deux chantiers dépend la capacité du groupe à vendre sa technologie à l'étranger. EDF a pour objectif de livrer 10 réacteurs de 3e génération dans le monde dans les 10 ans qui viennent.

 

REFORME DU MARCHE DE L'ELECTRICITE

Le gouvernement a annoncé mi-septembre une réforme prochaine du marché de l'électricité afin de mettre la France en conformité avec ses engagements européens.

A compter du 1er juillet 2010, les concurrents d'EDF pourront acheter une partie de la production du groupe public d'électricité à un prix attractif.

Il s'agit de favoriser la concurrence en permettant aux fournisseurs alternatifs (GDF Suez, Poweo, Direct Energie) d'avoir accès à une électricité bon marché issue du parc nucléaire d'EDF. Jusqu'à présent, les concurrents d'EDF n'arrivent pas à produire de l'électricité à un coût aussi compétitif que l'entreprise publique.

EDF, fournisseur d'électricité de 96% des clients français, risque donc de voir son quasi monopole s'éroder fortement.

 

Le groupe EDF en chiffres

 

Production d'électricité:

 - 58 réacteurs nucléaires (19 centrales) en France et 15 réacteurs au Royaume-Uni

 - 86% de l'électricité produite par le groupe est d'origine nucléaire

 - 220 barrages et 447 centrales hydrauliques

 - 15 centrales thermiques (charbon, gaz, fioul), qui fournissent 4% de la production d'électricité française, 3 centrales au charbon et 1 centrale au gaz au Royaume-Uni

 - Emissions de CO2: 91,6 millions de tonnes en 2008

 

Personnel:

 - 160.913 salariés

 - salaire brut annuel moyen en 2008 des salariés: 38.688 euros sur 13 mois

 - rémunération du PDG (en 2007): 1,057 million d'euros

 - 21,2% de femmes dans l'encadrement

 

Résultats financiers 2008:

 - Un chiffre d'affaires de 64,3 milliards d'euros (dont 47% hors de France)

 - Bénéfice net de 3,4 milliards d'euros

 - Investissements: 14,4 milliards d'euros (dont 54% en France)

 - Dette de 36,3 milliards d'euros (fin juin 2009)

 

Clients:

 - 38,1 millions dans le monde

 - 26,5 millions en France

 

Actionnariat:

 - Etat français: 84,4%

 - Investisseurs institutionnels et particuliers: 13,1%

 - Salariés: 2,3%

 - Capitalisation boursière: 71,36 milliards d'euros (au 25/09/09)

 

Lignes électriques en France:

 - 100.000 km en haute et très haute tension

 - 1,28 million km en basse et moyenne tension