Le service civique, qui devrait voir le jour grâce à une proposition de loi sénatoriale adoptée dans la nuit de mardi à mercredi, vise à remplacer l'actuel service civil, jugé trop complexe et trop méconnu et qui n'a pas rencontré le succès escompté.
Actuellement, les jeunes gens de 16 à 25 ans qui veulent se lancer dans le volontariat, par exemple pour aider des jeunes en échec scolaire ou des personnes âgées isolées, peuvent avoir recours au service civil volontaire (SCV), mis en place en 2006 pour remplacer le service militaire.
Pendant six, neuf ou douze mois, le jeune peut oeuvrer dans une association, une collectivité locale ou un établissement public.
Mais un rapport de 2008 avait appelé à une "remise à plat" du volontariat en France tant le dispositif actuel est mal connu du grand public, "coûteux, lourd et complexe".
Le SCV n'offre en effet qu'environ 2.500 places par an alors que les associations, qui accueillent 92% des volontaires, disent recevoir beaucoup plus de demandes. Selon elles, elle n'ont pas les moyens d'accueillir et encadrer davantage de jeunes gens, gratifiés à hauteur de 650 euros par mois (dont l'essentiel est pris en charge par les pouvoirs publics).
Le système est aussi rendu complexe par la variété des volontariats disponibles (volontariat associatif, volontariat civil de cohésion sociale, en volontariat civil à l'aide technique...), une dizaine de contrats différents qui dépendent du statut de l'organisme "employeur".
Le nouveau système proposé par les sénateurs, qui ne pourra entrer en vigueur qu'après avoir aussi été approuvé par les députés, prévoit un service civique d'une durée de 6 à 24 mois, accessible à toute personne de plus de 16 ans de nationalité française ou résidant en France depuis plus d'un an.
Elle bénéficiera d'une couverture sociale, de droits à la retraite, d'un accompagnement, d'une validation des acquis de l'expérience avec une attestation de fin de service. Une indemnisation d'environ 600 euros mensuels sera accordée aux moins de 25 ans "pour limiter de facto le nombre de volontaires de plus de 25 ans".
Le jeune sera encadré par un "tuteur" pendant toute la durée du volontariat. Cet accompagnement sera financé par l'Etat.
40 millions d'euros --figurant au budget 2010-- serviront à recruter 10.000 volontaires. L'objectif est de recruter 10% d'une classe d'âge, soit 80.000 jeunes en 2012.