Les efforts budgétaires nécessaires que mèneront les socialistes annoncent une "rigueur qui va durer longtemps" car ils se feront "au détriment de la compétitivité", a estimé mardi l'ancien ministre UMP du Budget, Eric Woerth.
"En ce qui concerne la gauche, c'est même de l'extrême rigueur. Parce que l'extrême rigueur, c'est la rigueur sans la compétitivité. C'est-à-dire, c'est la rigueur durable. C'est de la rigueur qui va durer longtemps", a déclaré M. Woerth.
"Si vous ne baissez pas le coût du travail pour essayer de faire en sorte que le travail reste en France, et que la croissance soit là le moment venu, c'est évidemment une rigueur qui s'installe pour longtemps", a-t-il ajouté.
"La vraie justice, c'est la compétitivité, c'est amener le pays vers un destin et vers un avenir économique avec de l'emploi, et ça, c'est pas du tout ce qui est aujourd'hui inscrit au moins dans les premières mesures de M. Hollande", a-t-il souligné.
Le gouvernement, en s'engageant d'autre part à augmenter "puissamment" le nombre des fonctionnaires en particulier dans l'Éducation nationale, va "devoir baisser très, très puissamment le nombre de fonctionnaires ailleurs", a estimé aussi l'ancien ministre.
Le chef de file des députés UMP, Christian Jacob, a affirmé mardi que les Français "les plus modestes" allaient être "les premiers à payer la note" des mesures du gouvernement Ayrault.
À quelques heures de la déclaration de politique générale du Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le député de Seine-et-Marne a dit, lors de son point presse hebdomadaire, attendre une "opération vérité".
"J'attends qu'il nous explique comment il finance les 20 milliards d'annonces faites en six semaines comme on craque une allumette", a-t-il lancé en jugeant que l'heure n'était plus aux "écrans de fumée" comme "la baisse de rémunération des ministres".
Car selon lui, le gouvernement va "baisser le pouvoir d'achat des Français les plus modestes, les ouvriers, les salariés, les fonctionnaires de catégorie C", "les premiers à payer la note" avec "la suppression des heures supplémentaires", "l'augmentation des cotisations vieillesse", "la suppression de la TVA anti-délocalisations" et "l'augmentation de la CSG".
S'agissant des fonctionnaires, M. Jacob a assuré qu'il "y a des ministères qui vont découvrir qu'ils ne sont plus prioritaires aux yeux du gouvernement".
"Si on prend l'ensemble des effectifs dans la fonction publique d'Etat, l'Education plus la Justice plus l'Intérieur, ça fait à peu près les deux tiers. Ca veut donc dire que dans les autres secteurs, ça va être l'hécatombe, que ce soit l'Agriculture, l'Ecologie, la Culture, les Transports, les Sports, la Défense...", a poursuivi l'ex-ministre de la Fonction publique.