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Un Républicain de Guingamp

Site de Philippe LE ROUX, ancien Délégué de la quatrième circonscription des Cotes-d'Armor et Conseiller chargé des grands projets auprès de la Direction de l'UMP

Grand Paris : derrière les investissements de transports, un lourd coût de fonctionnement

Publié le 6 Octobre 2009 par Philippe LE ROUX - Délégué de la Circonsription in Point de Repère

Les 35 milliards d'euros d'investissements projetés pour les transports franciliens ont conduit à une étude fouillée sur leur financement, d'où il ressort que le coût du fonctionnement sera très lourd.

Les habitants d'Ile-de-France qui se plaignent à juste titre des conditions de transport dans les RER et les métros peuvent s'attendre à être mis à contribution, comme usagers et contribuables.

Le secrétaire d'Etat au développement de la région-capitale Christian Blanc a averti "qu'il y aura, à moyen terme, une revalorisation de la tarification".

"Les Franciliens devront prendre conscience que le prix de leur ticket est plus faible que dans les autres métropoles françaises", a affirmé M. Blanc.

Le rapport du député UMP Gilles Carrez, chargé par M. Sarkozy d'étudier le financement, souligne que le niveau de couverture du coût de fonctionnement du réseau actuel (7,8 milliards en 2008) par les recettes tarifaires est dans la fourchette basse des grandes métropoles.

A Londres, Berlin, Montréal ou Barcelone par exemple, les usagers prennent à leur charge une part plus grande du coût des transports.

Gilles Carrez propose un effort partagé entre usagers, entreprises et contribuables, sans oublier les contributions de la RATP et de la SNCF, invitées à des gains de productivité.

Il suggère une revalorisation de la tarification à un rythme ne dépassant pas celui du pouvoir d'achat. Les entreprises payeraient aussi davantage.

Retenant deux phases pour la réalisation des 35 milliards d'investissements, M. Carrez a calculé qu'une première phase de 24,4 milliards d'euros, à horizon 2025, irait de pair avec des besoins de fonctionnement de 43,2 milliards d'euros sur la période 2010-2025, ramenés par emprunt à 38,2 milliards.

Pour les couvrir, il faudrait aussi recourir aux "contributions publiques". En clair: "un effort au niveau de la fiscalité régionale et départementale".

Pour le financement des investissements, le député UMP recense plusieurs pistes, dont une éco-redevance poids lourds à compter de 2013 et le relèvement des amendes de stationnement à 20 euros.

Comptant peu sur les recettes de valorisation foncière (un milliard d'euros d'ici 2025), M. Carrez propose de recourir à l'emprunt à hauteur de 20,3 milliards d'euros, dont 9,3 pour l'investissement.

Ecartant l'idée d'un financement exclusivement budgétaire pour sa double boucle autour de Paris, M. Blanc envisage pour sa part un emprunt d'"une quarantaine d'années".

La "Société du Grand Paris" (SGP), bras armé de l'Etat, porterait cet emprunt et récupèrerait "tout ou partie de la valorisation foncière créée autour des gares".

Elle disposerait aussi de recettes commerciales tirées de l'implantation de nouvelles activités et de recettes fiscales "ad hoc" "qui pourraient s'inspirer en partie des propositions Carrez".

Pour lever l'emprunt d'environ 16 milliards, la SGP serait dotée d'un capital de l'ordre de 4 milliards d'euros, porté essentiellement par l'Etat.