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Un Républicain de Guingamp

Site de Philippe LE ROUX, ancien Délégué de la quatrième circonscription des Cotes-d'Armor et Conseiller chargé des grands projets auprès de la Direction de l'UMP

Pour ou contre la dépénalisation du cannabis : les arguments qui divisent

Publié le 15 Juin 2011 par Philippe LE ROUX - Délégué de Circonscription in Point de Repère

 

Canabis.jpgLe débat sur la dépénalisation du cannabis s'articule autour de plusieurs arguments contradictoires, allant du bilan controversé de la lutte contre le trafic à la réalité des dangers sanitaires de cette substance:

 

POUR LA DEPENALISATION:

 

-          La lutte contre le cannabis est un échec:

"La pénalisation de la consommation de cannabis est une farce", juge mercredi dans le Monde Stéphane Gatignon, le maire de Sevran, ville de Seine-Saint-Denis gangrenée par le trafic de cannabis, dont la lutte pour le contrôle se règle à coups de feu : "la loi est inadaptée, et son autorité bafouée, elle est inapplicable par ceux qui en ont pourtant la charge".

Dans un rapport publié le 2 juin par la Commission mondiale sur la politique des drogues (Global Commission on Drug Policy), une kyrielle de personnalités, dont d'anciens présidents latino-américains, estiment que le combat mondial contre la drogue a "échoué" et que le seul recours est désormais la dépénalisation du cannabis.

 

-          La dépénalisation réduirait les trafics et la violence:

Pour M. Gatignon, "Sortir de la société de prohibition, c'est (...) libérer des territoires entiers de l'emprise des trafics et de la violence", écrit-il dans son livre "En finir avec les dealers", co-écrit avec le policier Serge Supersac. Selon l'édile, le trafic de drogue a gangrené toute l'économie de certains quartiers de Sevran, où le chômage des jeunes dépasse les 40%.

 

-          Une légalisation "contrôlée" aura des conséquences économiques et sanitaires positives:

La commercialisation des drogues douces pourrait devenir "un nouveau secteur économique, évidemment très encadré, créateur d'emplois tant pour l'agriculture que pour la distribution", selon M. Gatignon.

Le groupe de travail du groupe socialiste, présidé par l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, préconise la "légalisation contrôlée du cannabis" pour les personnes majeures, qui permettrait, "grâce à l'encadrement de la production et de la distribution", d'"instaurer une politique de réduction des risques".

 

CONTRE LA DEPENALISATION:

 

-          Le cannabis reste une drogue:

C'est une plante dont le principe actif est le THC (tétrahydrocannabinol), inscrit sur la liste des stupéfiants, rappelle l'Observatoire français des drogues et toxicomanies.

Selon l'OFDF, "une prise de cannabis entraîne en général une euphorie modérée et un sentiment de bien-être suivi d'une somnolence mais aussi un affaiblissement de la mémoire à court terme et des troubles de l'attention".

Une consommation de cannabis peut aussi entraîner "une augmentation du temps de réaction" dangereux en cas de conduite, et des "symptômes psychiatriques" comme des hallucinations ou des "troubles anxieux intenses".

 

-          La lutte contre le cannabis a réduit la consommation:

Selon le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, grâce à la lutte contre les trafics de drogues, "les expérimentations de cannabis chez les jeunes de 17 ans diminuent en France depuis 2003, et le niveau de sa consommation a été ramené à celui du début des années 2000".

Pour M. Guéant, "d'après les études, plus de la moitié des jeunes non consommateurs renoncent au cannabis du fait des risques liés à l'interdit".

 

-          La légalisation ne réduit pas le trafic:

"Par rapport à la délinquance et au phénomène de bandes, il a été observé partout où le cannabis a été dépénalisé que les bandes s'emparaient du trafic d'autres substances", a dit le ministre.

Dans le journal le Monde, il fait le parallèle avec le trafic de cigarettes, marchandises pourtant légales, qui reste "une ressource majeure et en forte croissance de la criminalité organisée internationale".