Les principales déclarations de l'ancien Premier ministre Tony Blair devant la commission Chilcot sur l'engagement britannique en Irak:
- Les raisons de la guerre:
"Il n'était pas question de prendre le moindre risque. Tout cela devait s'arrêter".
"Je n'ai pas utilisé le mot +changement de régime+" dans une interview controversée avec la BBC en décembre.
Le non respect des résolutions de l'ONU "était l'argument". "Ca l'était alors et ça le reste".
Après le 11-Septembre, le régime irakien "n'en avait objectivement pas fait plus, mais c'est notre perception du risque qui avait changé".
"La décision que j'ai prise - et franchement je la prendrais à nouveau - c'était que s'il existait une quelconque possibilité qu'il puisse développer des armes de destruction massive (ADM), nous devions l'arrêter."
"Je n'aurais pas fait l'Irak si je n'avais pas pensé que c'était juste."
"(J'ai) une responsabilité oui, mais je n'ai aucun regret d'avoir renversé Saddam Hussein".
C'était un "monstre", qui "menaçait non seulement la région mais le monde entier". Même rétrospectivement, "il était préférable de régler cette menace, de la régler en le renversant et je crois vraiment que le résultat en est que le monde est plus en sécurité."
- Le lien transatlantique:
Aucun accord "secret" n'a été conclu en avril 2002 avec le président américain George W. Bush.
"Ce que je disais (...) c'était: + Nous allons être avec vous pour faire face et régler cette menace", mais "la manière de procéder dans cette affaire était ouverte" à la discussion.
M. Bush a compris "exactement ce qu'il devait comprendre, à savoir que si on en venait à l'action militaire parce qu'il n'y avait aucun moyen de régler ça diplomatiquement, nous serions avec lui".
- Les renseignements sur la présence d'ADM:Les renseignements étaient certes "fragmentaires", mais il était "difficile d'en arriver à une conclusion autre que celle" que Saddam continuait son programme d'ADM.
"Quand vous êtes Premier ministre (...), vous devez compter sur les gens qui font (le renseignement), avec leur expérience, leur engagement et leur intégrité."
"Evidemment, maintenant, avec le recul, nous regardons la situation différemment."
"Je croyais sans le moindre doute" que l'Irak disposait d'ADM.
L'information publiée en septembre 2002 selon laquelle Bagdad pouvait déployer certaines armes en moins de 45 minutes, "il aurait été mieux de la corriger à la lumière de la signification qu'elle a ensuite prise".
- Légalité de la guerre:Une deuxième résolution nous aurait rendu "la vie beaucoup plus facile". Mais George W. Bush estimait qu'elle n'était "pas nécessaire" et il est "correct" de dire que je partageais cet avis si Saddam Hussein continuait à défier le monde." Jusqu'à au dernier moment", le Royaume-Uni a cherché à obtenir un consensus. "Je pense que tous les pays ayant participé à l'intervention militaire pensaient avoir une base légale solide."
"Quand vous relisez la (résolution de l'ONU) 1441, il est assez évident que vous pouvez argumenter" qu'elle légitimait la guerre.
Si l'ancien conseiller juridique du gouvernement Peter Goldsmith n'avait pas estimé que la guerre était légale, "nous n'aurions pas pu agir".
- L'armée britannique:
"Si quelqu'un était venu à moi et m'avait dit que ce n'était pas sûr en raison du manque de préparation militaire, je l'aurais sérieusement pris en considération. Mais ils ne sont pas venus."
- L'après Saddam Hussein:
"Si nous avions su ce que nous savons maintenant, évidemment nous aurions fait les choses très différemment. D'un autre côté, nous étions préparés pour ce que à quoi nous pensions que nous serions confrontés."