Voici les principaux points de la nouvelle approche spatiale que le président Barack Obama doit exposer jeudi en Floride.
Certains de ces points sont déjà contenus dans le projet de budget 2011 soumis au Congrès en février et dans lequel il indiquait sa décision d'annuler le programme Constellation.
- Augmentation de six milliards de dollars sur cinq ans du budget de la Nasa qui devrait permettre de créer plus de 2.500 emplois dans la région de Cap Canaveral dans les deux ans.
- Mise en route plus tôt que prévu dans Constellation d'efforts de grande ampleur pour développer et construire un lanceur lourd dont le concept sera arrêté en 2015. Cette fusée permettra l'exploration spatiale habitée vers des destinations lointaines dont Mars comme objectif final.
- Initier un développement "vigoureux" de nouvelles technologies et de programmes d'essais pour accroître les capacités et réduire le coût des futures activités d'exploration spatiales.
- Lancement de façon soutenu de missions robotiques d'exploration en éclaireur vers des destinations du système solaire ainsi que des démonstrations des nouvelles technologies de façon à accroître la sécurité et les capacités des futures missions habitées.
- Refonte de Constellation avec le développement d'une nouvelle version de la capsule Orion de transport des astronautes pour servir de véhicule de secours à l'ISS réduisant ainsi la dépendance américaine des vaisseaux spatiaux étrangers.
- Elaborer les fondations technologiques du futur vaisseau qui transportera les astronautes américains pour des missions au-delà de l'orbite terrestre.
- Accroître le nombre de jours que les astronautes passeront dans l'espace au cours de la prochaine décennie et maintenir la Station spatiale internationale (ISS) au-delà de 2020.
- Faire démarrer un nouveau secteur commercial de transport orbital pouvant fournir un acheminement sûr et efficace d'équipages et de fret vers l'ISS ce qui devrait engendrer plus de 10.000 emplois aux Etats-Unis au cours des cinq prochaines années.
- Investir en Floride en octroyant trois milliards de dollars pour moderniser le Centre spatial Kennedy.
La Nasa dispose du plus gros budget mondial pour l'exploration spatiale
La Nasa, vieille d'un demi-siècle, dispose du plus gros budget au monde pour l'exploration spatiale, avec quelque 18 milliards de dollars par an dédiés aux vols habités et aux missions de recherche robotisées.
Créée par un vote du Congrès en juillet 1958 pour relever le défi de l'Union soviétique dans la course aux étoiles, l'agence aéronautique et spatiale a ouvert ses portes le 1er octobre de la même année.
Aujourd'hui, quelque 23.000 fonctionnaires travaillent au siège de la Nasa à Washington et dans ses dix centres répartis à travers les Etats-Unis, auxquels s'ajoutent plusieurs dizaines de milliers de personnes employées par des sociétés sous-traitantes.
Parmi les bases spatiales les plus connues figurent le centre Kennedy près de Cap Canaveral (Floride, sud-est), où sont assurés la préparation et le lancement de la navette ainsi que le centre Johnson à Houston (Texas, sud).
Houston abrite la salle de contrôle des missions de la navette dès qu'elle quitte le sol de Floride, jusqu'à son retour sur Terre, ainsi que le contrôle de vol de la Station spatiale internationale (ISS).
Au Jet Propulsion Laboratory de Pasadena (Californie, ouest), sont conçues et suivies la plupart des missions d'exploration robotisées de la Nasa.
Outre les missions Apollo avec la conquête de la Lune et la construction de l'ISS à l'aide de la navette, la Nasa a réussi une série de missions scientifiques phares parmi lesquelles la mise en orbite du télescope Hubble en 1990 qui a révolutionné l'astronomie.
Les missions martiennes des deux robots jumeaux Spirit et Opportunity depuis 2004, de la sonde Phoenix dans l'arctique de la planète rouge en 2008, qui a confirmé la présence d'eau, ont aussi été des moments forts de l'agence.
La Nasa a aussi connu des moments difficiles avec la perte de deux navettes spatiales et la mort au total de quatorze astronautes. En 2006, Challenger a explosé peu après le lancement et en 2003, Columbia s'est désintégrée lors de son retour dans l'atmosphère.
La Nasa vit actuellement une période d'incertitude. Les navettes vont cesser de voler cette année, près de 30 ans après le premier vol en 1981 et le président Barack Obama a annulé en février le programme Constellation lancé en 2004 par son prédécesseur George W. Bush.
Constellation devait ramener les Américains sur la lune vers 2020 en prélude à la conquête de Mars.
Dans sa nouvelle approche, M. Obama veut privilégier le secteur privé pour transporter les astronautes à l'ISS et le développement de nouvelles technologies pour partir à la conquête du système solaire plus vite et à moindre coût, signe aussi des contraintes budgétaires auxquelles sont soumises les Etats-Unis.
La Nasa est dirigée par Charles Bolden, 63 ans, un ancien astronaute et général retraité, premier noir à la tête de l'agence. Il a été nommé par le président Obama et a succédé à Michael Griffin, ingénieur et scientifique.